A l’Aventure sur les routes du Portugal – Jour 4-6

Alors que s’achève la 3ème journée de mes aventures, je décide de changer mes plans… Direction le sud où mes parents résident ! La raison? J’avais prévu de leur faire une petite visite surprise mais aussi la météo des prochains jour n’est pas optimale au nord.

Cette décision tomba le soir du 3ème jour alors que je dînais avec mon ami Rodrigo. Tout en dégustant une belle portion de steak je consulte la météo qui m’annonce 3 jours de pluie dans la région du nord où je compte aller, mince ! J’en fais part à Rodrigo qui est du même avis que mois… pourquoi ne pas avancer ma venue en Algarve où la météo est excellente? Idée validée en trinquant avec un excellent vin rouge de l’Alentejo !

Souvenirs d’enfance

C’est donc décidé, ce matin je mets le cap sur l’Algarve et sur Vila Real de Santo Antonio (VRSA) plus précisément. C’est le lieu de ma naissance et aussi celui où mes parents vivent depuis leur retour au pays il y a une vingtaine d’années. Il y a juste un détail à régler, parcourir les plus de 500 km qui séparent la « Serra da Estrela » où je suis jusqu’à cette destination, et le tout hors des autoroutes ! Je quitte l’auberge de jeunesse vers 9h30 tout en faisant un crochet par Torre afin de prendre quelques clichés en situation sur le toit du Portugal avec ma BMW R1250RT. Il fait beau, j’ai passé une bonne nuit et j’ai hâte d’attaquer les routes de l’Alentejo dont j’ai le souvenir qu’elles sont particulièrement coriaces. En effet, lorsque nous retournions au pays pour les grandes vacances je me revoie enfant, mes sœurs et moi, à l’arrière de la Ford Consul que ma mère avait chargée au maximum avec notre chien, notre chat et parfois aussi une cage de pigeons voyageurs que mon père ramenait de Bruxelles pour un ami colombophile (ndlr. les pigeons belges sont reconnus dans le monde entier). Autant dire que dans ces conditions, les suspensions de la Ford avaient bien du mal à digérer les bosses des routes en piteux état alors de cette région du Portugal !

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L’Alentejo vitesse « V »

En entamant ma descente vers la côte de l’Algarve, je repasse par les villes visitées deux jours auparavant tout en empruntant d’autres routes moins roulantes mais bien plus intéressantes pour la conduite moto. Ca tourne, ça secoue même un peu mais quel pied ! La suspension pilotée de la RT dont j’avais sélectionné le mode « Auto » montre tout son savoir-faire dans ces conditions, avalant les bosses avec aisance et contrôle, tout en restituant confort et précision. La météo est de la partie avec un soleil omniprésent mais pas trop puisque la température ne monta pas au-delà de 32 degrés, ce qui était juste supportable avec veste et visière de casque entre-ouvertes. Et puis, il y eu ce passage dans les montagnes en entrant dans l’Alentejo avec de superbes enchaînements de virages qui n’en finissaient pas de tourner et monter en contournant monts et vallées, le tout dans un paysage à couper le souffle. Au point que je n’arrivais pas à choisir entre piloter ou contempler. Bref, j’ai kiffé grave ce moment de grande communion entre la nature, l’homme et sa machine. Un moment qui restera à jamais gravé dans ma mémoire pour les sensations intenses qu’il m’a apportées… Les kilomètres ont défilé, les villages traversés aussi et, excepté les brèves pauses à Beja et Mertola pour me ravitaillé, la RT n’arrêta pas de dévorer le long ruban de macadam que sont les nouvelles et excellentes routes de l’Alentejo qui ont été métamorphosées bien probablement grâce à la manne du tourisme sans cesse croissant de la région.

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Retour au pays

J’arrive enfin sur le lieu de mes racines… Il y a un embouteillage à Castro Marim, une bourgade médiévale juste avant d’atteindre VRSA, pour cause de travaux de construction d’une nouvelle piste cyclable. Même ici les soucis de mobilité sont connus ! Heureusement je suis à moto et j’en profite pour remonter la longue file de voitures qui s’impatientent pour franchir le feu tricolore géré tant bien que mal par un ouvrier visiblement dépassé par cette affluence… Mes parents ne sont pas chez eux, ils ne répondent pas à mes coups de sonnette et la Mitsubishi de mon paternel n’est pas là, je finis par les retrouver au « Pingo Doce » une cafétéria où ils ont pour habitude de passer en fin d’après-midi. La surprise est totale et il leur faut quelques secondes pour réaliser que c’est bien leur fils qu’ils ont devant eux… S’ensuivent des embrassades, la rencontre avec des voisins, des amis et plusieurs membres de ma famille que mes parents ont appelés pour leur annoncer ma venue. Je retrouve des visages connus, l’accent du pays et la chaleur de ces gens du sud qui s’enthousiasment de retrouver l’un des leurs,,, j’ai l’impression de retomber en enfance !

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Sport, plage et bonne bouffe !

IMG_3658 (2)Sur place, je décide de profiter du beau temps et de la maison de mes parents pour me reposer, manger de bons petits plats typiques de la région mais aussi rendre visite à la famille et à quelques amis. Le soir même, j’invite mes parents à aller déguster un bon poulet rôti au bistro du coin, un plat simple mais très goûteux avec l’assaisonnement relevé en épices  dont les portugais ont le secret. Servi avec frites et salade, ce n’est pas très diététique mais c’est un délice ! A mon réveil le lendemain matin j’enfile mes chaussures de running et je file faire mon traditionnel jogging sur la plage qui n’est distante que de 3 km de la maison de mes parents. Je traverse quelques ruelles et surtout une pinède pitoresque qui mène droit sur la longue plage de sable blanc de VRSA… J’ai de la chance, la marée est basse et je poursuis mon run au bord de l’eau tout en profitant d’une vue imprenable sur l’embouchure du fleuve Guadiana qui fait office de frontière entre le Portugal et l’Espagne. Le soleil brille, il fait une vingtaine de degrés et après une trentaine de minutes d’effort, je m’autorise une petite pause pour faire un plongeon dans l’océan atlantique dont l’eau est encore très fraiche en ce mois de juin… En tout cas ça réveille et, surtout, j’ai cette sensation intense d’être en vie et de profiter de l’instant présent… Maktub disait Paolo Coelho dans un de ses romans. C’est bien ça, ce que je ressens !