Lamborghini Huracan Spyder LP610-4 : Symphonie à ciel ouvert

LG-5 stars

Prenons une supercar au look époustouflant, ôtons-lui le toit pour profiter pleinement de la sonorité envoutante de son moteur V10 atmosphérique et partons pour une ballade cheveux au vent sous un ciel ensoleillé…

L’année dernière nous vous avions fait découvrir la très rare et extrême Lamborghini Gallardo Balboni, une version exclusive du coupé de Sant’Agata. Aujourd’hui nous vous proposons de tester une de ses descendantes, la Huracan Spyder.

Profil

Look furtif

lamborghini-countach-lp400s-is-a-blast-from-the-past-heading-to-auction-photo-gallery_6Au-delà de la performance, ce qui caractérise une Lamborghini c’est avant tout un look inimitable. Pour le comprendre, il suffit de se remémorer les Miura et Countach qui ont chacune marqué leur époque par leur style à nul autre pareil. Et si au cours du temps, le design Lamborghini n’a cessé d’évoluer, c’est assurément vers le « côté obscur » qu’il s’est orienté avec des formes agressives marquées par des arêtes vives rappelant sans équivoque les lignes des avions de chasse furtifs. D’ailleurs, certains définissent une Lamborghini comme le penchant « bad boy » d’une Ferrari, tout aussi sportive mais le côté provocateur en plus !

Certains définissent une Lamborghini comme le penchant « bad boy » d’une Ferrari…

Et en observant les lignes acérées de notre exemplaire, on ne peut que valider ce postulat tant la Huracan intimide en renvoyant une sensation d’agressivité brutale et sournoise à la fois.

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Ecrin à ciel ouvert

La particularité de notre modèle, c’est son appellation Spyder qui signifie décapotable pour dévoiler au grand jour son habitacle high-tech et épuré. En y pénétrant, on découvre un cockpit sombre où règnent le cuir, l’alcantara et le carbone. Un carbone d’un nouveau genre développé par Lamborghini, le Forged Composites, qui exploite une nouvelle technique pour façonner cette matière.

En option sur les aérateurs du tableau de bord et des éléments des contreportes, il intrigue en donnant une touche high-tech novatrice. Le cockpit intègre une planche de bord épurée (sur laquelle trônent ces fameux aérateurs) et divisée par l’imposante console centrale regroupant l’essentiel des commandes. Face au conducteur, l’instrumentation se concentre sur un écran digital multifonction qui affiche toutes les informations de bord accessibles via des commandes au volant en faisant défiler divers écrans prédéfinis. La sellerie cuir/alcantara noir de notre modèle était rehaussée de surpiqures rouges et agrémentée des logos de la marque et du modèle sur les dossiers de siège, encore une superbe option ! Les espaces de rangement sont assez chiches avec une minuscule boîte à gant, deux petits vide-poches sur la console centrale et les contre-portes… C’est tout !

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Mécanique envoutante

A l’heure où tous les constructeurs passent systématiquement au moteur turbo, Lamborghini reste l’une des exceptions avec ses V10 et V12 à aspiration atmosphérique. Dans notre cas c’était le fameux V10 de 5.2l à double injection directe et indirecte qui développe 610 ch et 560 Nm sans l’aide du moindre turbo. Des valeurs certes inférieures à celles de ses concurrentes directes, Ferrari et McLaren en tête, mais qui offrent l’avantage d’une réactivité et d’une sonorité inégalées. Ce chef d’œuvre mécanique est accouplé à une boîte à double embrayage dont les 7 rapports sont pilotés électroniquement en modes automatique et séquentiel. C’est finalement par les 4 roues que la force motrice est communiquée au bitume à l’aide du système Haldex gen.V et du différentiel autobloquant sur le train arrière. Terminons ce tour d’horizon technique avec le châssis qui est composé d’aluminium et de carbone pour peser à peine 1542 kg avec une répartition des masses de 43/57 respectivement sur l’avant et l’arrière. Le tout est sous le contrôle de la suspension magnétique pilotée et des freins carbone/céramique super efficaces… aussi des options !

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Conduite coulée ou pilotage intense

lamborghini-huracan-spyder-review-zigwheels-15022016-m7_720x540A son volant la position de conduite est excellente et l’ergonomie correcte même s’il faut s’accoutumer avec la logique de certaines commandes. Le démarrage du moteur est ponctué par le rituel du commutateur de démarrage dont le cache de protection est inspiré de l’aviation. Une pression sur ce dernier libère un rugissement rauque accompagné de vibrations dans le dos aussi intimidantes qu’excitantes… à tel point que, l’émotion aidant, les poumons ont du mal à synchroniser notre respiration ! Pied sur le frein, le 1er rapport est enclenché via la palette droite du volant et c’est parti ! Les sensations au cours des premiers kilomètres tranchent avec celles vécues à bord de la Gallardo Balboni, la brutalité des suspensions et de la boîte de vitesse a fait place à une douceur inhabituelle chez Lamborghini. C’est qu’on évolue sur le mode de conduite « strada », soit le plus sage des 3 proposés. Dans ces conditions, la Huracan se conduit à la façon d’un simple Boxster équipé de la boîte PDK, le confort et la facilité de conduite sont déconcertants. C’est probablement là que l’on mesure l’évolution du raffinement technologique des voiture modernes !

Si la balade nonchalante cheveux au vent sous un ciel bleu est des plus agréables, surtout avec le feulement du V10 en musique de fond, on n’est pas moins impatient de découvrir ce que ce fauve a dans les tripes…

lp_610-4_lightblue_027Direction une petite route déserte et bien dégagée pour basculer en mode Corsa (le plus extrême) et libérer les chevaux fougueux de notre Huracan. Dans ces conditions, l’échappement sport optionnel nous ouvre ses entrailles pour gagner en puissance tout en émettant un son plus strident et jubilatoire, les rapports de boîte s’engrènent à une vitesse ahurissante avec le petit à-coup typique, les suspensions se durcissent et le moteur devient vraiment méchant dans le haut du compte-tours. Le comportement routier est bluffant d’efficacité, surtout lorsque l’on considère qu’on est à bord de la version découvrable. En effet, jamais une flexion du châssis ou une vibration dans la colonne de direction n’est venue perturber la bonne tenue de l’Huracan ! Finalement c’est bien là le tour de force de Lamborghini, proposer une supercar aussi facile et confortable à conduire de façon coulée qu’efficace et envoutante à piloter.

Fiche technique

 Fiche technique Lam Hur HD