PORSCHE 911 turbo: 40 ans et toujours en forme !

LG-5 stars

Inaugurée en 1973 sur la 911, la technologie turbo n’était qu’un essai « pour voir » ! En effet, Porsche l’utilisait alors en compétition, mais pour la route, ne pensait en vendre que quelques centaines… Grossière erreur !

Présentation

Parmi ses multiples variantes (coupé, cabriolet, intégrale, targa, GTS, GT3…) la dernière 911 (nom de code 991) se décline aussi en version suralimentée, pour couronner une gamme avec la plus Grand Tourisme des 911. Par rapport à la version précédente (997), sa silhouette s’est encore affirmée grâce à l’empattement rallongé du nouveau châssis et à l’élargissement des voies propres aux versions turbo. Tout cela profite non seulement à l’esthétique mais aussi à l’efficacité dynamique.

Question look, une 911 turbo doit se reconnaître au premier coup d’œil et avec sa silhouette basse et agressive c’est réussi !

Basse, large, trapue, la turbo annonce d’emblée la couleur mais, pour les distraits, Porsche a pris soin d’intégrer de grosses prises d’air sur les ailes arrière et des feux avant LED à la signature circulaire spécifique. Esthétiquement discutables, ils sont censés rappeler la 919 victorieuse aux 24 H du Mans et sont disponibles en option dans le reste de la gamme. De son côté, l’habitacle ressemble, à quelques détails près, à celui d’une simple Carrera et c’est très bien comme ça puisqu’il est parfait !

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Technique

Turbo VGT

Turbo VGT

Mécaniquement, on ne trouve pas de grands changements sous le capot. Le moteur (Flat 6 bi-turbo à géométrie variable VGT) et la boîte PDK 7 vitesses (désormais montée d’office) reprennent les bases de la 997 non sans, bien entendu, avoir été améliorés. Cela se traduit par une puissance en hausse, des rapports qui passent plus vite et même une fonction faisant volontairement patiner l’embrayage à basse vitesse pour… consommer moins. Oui, vous avez bien lu !

Roues arrière directrices

Roues arrière directrices

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                                                                                                                                        La transmission intégrale a tout de même été retravaillée pour améliorer la réactivité et la quantité du transfert de couple sur l’essieu avant. Finalement, c’est surtout le châssis allégé de la 991 qui profite aux performances dynamiques mais aussi l’adoption des roues arrière directrices comme sur la toute dernière GT3. Selon que la voiture évolue en deçà de 50 km/h ou au-delà de 80km/h, ces dernières braquent dans le sens opposé ou dans le même sens des roues avant. Résultat, la voiture tourne plus court à faible vitesse et change de direction sans broncher à vive allure. Un autre domaine qui a été fortement travaillé est celui de l’aérodynamisme qui devient actif en disposant d’éléments mobiles se déployant en trois positions à l’avant (lèvre de pare-chocs souple) comme à l’arrière (aileron). Ce dispositif combinerait les avantages des appuis aérodynamiques des voitures de compétition (150 kg de déportance à 315 km/h) sans souffrir de leurs contraintes au quotidien (garde au sol réduite). En tout cas, la lèvre antérieure mobile est bien pratique pour franchir les dos d’âne sans racler le sol !

L’aérodynamique de la 911 turbo expliquée en vidéo 

Conduite

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Notre essai sur route se fait au volant de la « simple » 911 turbo. On s’installe à bord aussi facilement que dans une Golf et la position de conduite est parfaite quel que soit notre gabarit. L’habitacle est soigné et ergonomique, idéal pour se concentrer sur l’essentiel, la conduite. Contact : le moteur ronronne gentiment, mais, dès la première pression sur l’accélérateur, on devine la puissance de feu qui sommeille en lui… Pourtant, il est très facile de se déplacer à allure modérée dans le flot du trafic en ville ou ailleurs, notamment grâce à l’excellente boîte de vitesses double embrayage PDK.

En position normale, la boîte, le moteur et la suspension pilotée offrent un confort de conduite réellement étonnant.

911 Turbo S Coupé: InterieurMais dès que l’on passe en mode sport, voire en sport plus, on accède à un autre monde et la notion d’espace-temps prend alors toute sa dimension. La poussée ressentie dans le dos et la vision presque distordue du paysage nous suggèrent que nous pourrions décoller à tout moment ! Des sensations quasiment irréelles puisque inconnues (0-100 km/h en 3,1 s). Bref, cette voiture est une véritable fusée aux performances hallucinantes, mais, reconnaissons-le raisonnablement, pratiquement inexploitable sur la route …

En piste !

Qu’à cela ne tienne, allons voir sur circuit ce qu’elle vaut en conditions extrêmes. C’est l’excellente initiative du service communication de Porsche qui a mis à notre disposition le tout nouveau circuit de Bilster Berg. Guidés par un instructeur, c’est par groupe de 4 à 5 voitures que nous avons pu découvrir les performances de la 911 turbo S forte de 560 ch.

Après quelques tours de reconnaissance, nous commençons à hausser le rythme… Nous passons, chacun à notre tour, derrière l’instructeur qui ouvre la route et calque son rythme sur le nôtre ; quel pied ! Cette voiture est tout bonnement exceptionnelle dans ces conditions, son moteur pousse à tous les régimes, sa boîte PDK passe les rapports à une vitesse éclair, sa suspension pilotée (PDCC) maintient la caisse à la perfection malgré les délestages de la piste, les 4 roues motrices et directrices offrent une stabilité déconcertante dans les changements de cap à haute vitesse, et finalement, ses freins céramiques sont infatigables. C’est bien simple, c’est une des rares voitures de route à supporter l’épreuve du circuit sans broncher ; c’est bien une Porsche… et pas n’importe laquelle !

Fiche TechniqueSpec's 911 turbo new

Celle par qui tout a commencé…

911 turbo 1974