Ferrari, cette marque qui a vu le jour il y a 70 ans, en fait rêver plus d’un. La preuve? Quand un enfant dessine une voiture de sport, elle est systématiquement rouge, non ? Tout un symbole!
Quand on nous a proposé d’aller à Maranello l’été dernier pour les 70 ans de Ferrari, on n’a vraiment pas hésité une seule seconde! Une occasion rêvée de visiter le musée fraîchement rénové de la marque au cheval cabré. Un bon millier de km plus tard, nous voilà devant l’entrée de ce bâtiment rempli d’histoire, prêts à découvrir les chefs d’œuvres de la marque, tous rassemblés sous un même toit…
Lors de cette visite, deux expositions s’offrent à nous. La première a pour thème « Nel profondo » ou comment entrer dans les coulisses du développement du design d’une Ferrari aussi bien ancienne que récente. Nous y avons découvert des témoignages du passé comme des coques en bois ayant fait office de patron, des concepts à l’échelle réduite , voire même de véritables prototype en argile et à moitié terminés! Cette exposition insolite est actuellement visible au musée du design à Londres avec certains véhicules supplémentaires.
La seconde exposition temporaire est « Rosso infinito ». Il s’agit ici d’une prolongation des festivités de la marque à l’occasion de son 70ème anniversaire. Dans le cadre de cette exposition, nous avons eu l’occasion d’admirer quelques modèles issus de la famille des 250, la mythique LaFerrari mais aussi des F1 pilotées par leurs illustres pilotes ayant marqué l’histoire de la Scuderia !
« Nel Profondo » – « Under the skin »
La première exposition regroupe les différentes étapes du design à travers lesquelles chaque Ferrari doit systématiquement passer avant d’être présentée. Dès le début, nous nous trouvons face à une légende des années 60, la fameuse 250 LM. Avec sa forte ressemblance à la Ford GT40, elle fait partie des icônes des 24h du mans malgré une seule et unique victoire en 1965. Limitée à seulement 32 exemplaires, il devient très rare d’en croiser une de nos jours. Ici il s’agissait du châssis #5995 à côté duquel se trouve un gabarit en bois d’une 250 GT SWB (Short Wheel Base).
La seconde salle met en lumière plusieurs modèles à différents stades de développement. Malgré une grande surface on n’y retrouve aucune voiture « complète ». La première à se montrer n’est autre que la Ferrari la plus célèbre, la mythique 250 GTO. Seul « problème », il s’agit ici encore d’une construction en bois. Si le gabarit en bois est sûrement plus rare qu’une GTO complète mais sûrement pas plus beau… Encore raté pour en voir une vraie! A ses côtés se trouvait une structure métallique reprenant les formes de la 250 GT SWB.
La grosse surprise de l’exposition « Nel profondo » c’ est le modèle J50, conçu à 10 exemplaires pour le 50ème anniversaire de Ferrari au Japon, à moitié en argile.
La Ferrari J50 a été conçu pour le Japon pour y célébrer les 50 ans de la marque et sa production fut limitée à seulement 10 exemplaires… Un sacré collector ! Avant de quitter cette salle, nous passons devant des modèles réduits à l’échelle 1/8ème de la FXX K, la 488 GTB et la 599 GTB Fiorano. Ce fut une expérience étonnante de voir toutes ces Ferrari « incomplètes » ou à échelle réduite.
La troisième et dernière pièce consacrée à cette exposition bat, au niveau de la mise en scène, tous les musées que nous avons pu visiter jusqu’à ce jour. Une sublime LaFerrari Aperta trône dans une salle sombre seulement éclairée par des néons très puissants et en position verticale. Devant ceux-ci trônent plusieurs F1 positionnées sur un banking incliné vers le visiteur, un effort de mise en scène qui apporte sensation de vitesse et émotion. Les clichés semblaient prometteurs… à condition d’avoir les bons réglages, on vous laisse juger! Au détour de la LaFerrari Aperta se trouvent deux icônes de la marque, dont une certaine F40 et une 275 GTB. La F40 fût le dernier modèle de Ferrari développé sous le patronage du « Commendatore ». A ce titre, certains puristes la considèreraient toujours comme la dernière vraie Ferrari…
« Rosso infinito » – « Infinite Red »
Cette exposition nous propose de faire un bond dans le temps avec la plupart des modèles mythiques des années 50, 60, 70 et 80. On y retrouve des 750 Monza, 250 GT Berlinetta Tour de France, 290MM, Dino 246 GT, 365 GTB4 Daytona, 512 BB, 308 et bien d’autres encore. Soulignons le palmarès de cette 290MM, châssis #0628, qui a terminé deuxième lors de l’épreuve des Mille Miglia en 1956.
En pénétrant dans la salle des trophées, les émotions nous envahissent et comme tout passionné de sport automobile, nous ne sortirons pas « indemne » d’une telle expérience… De fait, jamais nous n’avons ressenti chose pareille en entrant dans une pièce de musée. En voyant toutes ces F1 et leurs trophées qui ont marqué l’histoire, on ne peut qu’admirer ce qu’a accompli Ferrari en 70 ans d’histoire. Dans de tels moments, on se rend compte que nous partageons une magnifique passion qui, grâce à des pilotes comme Lauda, Ickx, Schumacher, Villeneuve ou plus récemment Vettel, ont porté Ferrari au firmament du sport automobile.
Last but not least, la dernière salle consacrée à cette exposition nous réserve une belle surprise. Pas une mais trois supercars se côtoient avec, devant elles, une F1 constituée uniquement de petites briques Lego. Impressionnant! Après le décès de Enzo Ferrari, il n’était évidemment pas question d’abandonner l’idée d’une lignée de supercar si fièrement initiée par la F40. C’est ainsi qu’après elle est née la première « F1 de route », la F50 avec son V12 dérivé directement de la F1 641 de 1990 pilotée par Alain Prost et Nigel Mansell. En quittant cette dernière pièce du musée, nous avons droit d’admirer une LaFerrari version coupé et sa variante non homologuée route, la FXX-K.
Pour conclure, ce musée nous a permis de nous replonger au plus profond de cette marque mythique dans son fief natal. Ici, à Maranello, tout tourne autour de Ferrari. La ville est remplie de magasins et autres boutiques où chaque visiteur peut trouver son bonheur en s’offrant un petit souvenir. Le souvenir ultime étant de repartir au volant de votre Ferrari… mais à condition de signé un chèque assez salé! Bref, si vous êtes passionné de Ferrari, une visite à Maranello s’impose, vous ne serez pas déçu. Un petit conseil: allez-y un jour de semaine afin d’avoir la chance d’y croiser les voitures neuves sortir de l’usine pour faire leur dernier test avant livraison en conditions réelles ou encore des prototypes de futurs modèles en version camouflage!
Photos: Xavier Fridrici – Texte: Xavier Fridrici/ADPF