En présentant sa gamme de SUV dans la belle région de Spa-Francorchamps, c’est un peu comme si BMW nous faisait ses « X Games ». Une expérience inoubliable pour votre serviteur qui, l’espace d’une journée, s’est glissé dans la peau d’un journaliste automobile.
Organisateur: BMW Belux représenté par trois sympathiques GO
But du jeu : découvrir la gamme BMW X actuelle avec en point d’orgue l’essai du tout nouveau X4
Pions : la gamme complète des SUV BMW en partant du X1 jusqu’au X6. C’est-à-dire le segment BMW le plus vendu dans le BeLux avec pas moins de 45% de parts sur le marché Luxembourgeois dans le premier semestre 2018. Les SUV sont plus que jamais incontournables malgré leur encombrement, leur poids et dès lors leur emprunte carbone.
Carte du jeu : la partie s’est jouée dans un magnifique domaine de 130 hectares planté au cœur de la forêt de Francorchamps et jouxtant le plus beau circuit du monde. Frédéric Bouvy, bien connu des amateurs de sport auto nous accueille dans le domaine « La Kolline ». Cet hôtel de charme va ouvrir ses portes quelques jours plus tard, à l’entame d’une saison de sport automobile estivale prometteuse de folles émotions de ce côté des Ardennes… 25h Fun Cup, Total 24h de spa et évidement le GP F1 en août.
Déroulement de la partie : Deux phases, Off Road le matin et route l’après-midi. Le circuit Off Road est tracé dans le domaine et offre une panoplie de situations de franchissement se terminant par une descente vertigineuse. Le parcourt « route » de 130 km serpente dans la très belle région de Spa avec une incursion en Allemagne.
Maître du jeu : Dany, instructeur en chef de la « BMW Driving Expérience ». Cet homme de terrain respire la passion qu’il communique dans une bonne humeur générale, météo idéale incluse.
Première partie : Off Road
A l’essai la troisième génération de X3 lancée en 2017 et la quatrième génération de X5 lancée en 2014, un modèle qui sera remplacée avant la fin de l’année. Les autres, moins haut perchées, seront testées sur la route.
Autant vous le dire tout de suite, le nombre de clients utilisant leur véhicule dans de telles conditions se comptent sur les doigts de la main. D’autant que l’on commence avec un X5 M5.0D, véhicule luxueux s’il en est et qu’on imagine plus à l’aise sur une autoroute que sur un chemin forestier.
Facilité est clairement le sentiment qui ressort de ces essais. Sans entrer dans le détail des différents principes de fonctionnement, on pointera que l’électronique se charge de tout ou presque en gérant le patinage et le freinage des quatre roues de façon simultanée et indépendante. Finalement seule la pédale de droite est utilisée en montée puisque la descente est gérée par la voiture, il suffit juste de sélectionner la vitesse souhaitée. Impressionnant avec des engins de plus de 2 tonnes, même si on n’est pas au niveau de véhicules pensés à l’origine pour ce type d’exercices. Dans le X5 on sent à peine les amorces de patinage, tout se passe dans un confort royal. Petit bémol dû à la relative ancienneté du modèle, on ne peut pas régler la vitesse en descente en dessous de 5km/h, ce qui est déjà trop rapide !
Le X3 semble plus adapté, plus vif, plus réactif et on se sent finalement plus en confiance avec ce véhicule qui obéit plus rapidement aux injonctions. Son gabarit plus compact en fait d’avantage un baroudeur que son grand frère X5.
Second partie : La route
Pour la dernière partie des essais, j’ai la chance de monter crescendo en passant du X1 au X6 avec en intermédiaire le X2 et le très convoité X4. Trois SUV « coupés », tendance actuelle du marché dont le X6 apparu en 2008 faisait figure de précurseur. On en est à la seconde génération d’un genre dans lequel se sont engouffré depuis les deux constructeurs conçurent d’outre-Rhin, Mercedes d’abord et Audi plus récemment. Chez BMW il a été rejoint par le X2 en début d’année, puis maintenant par le X4 de seconde génération.
Commençons par le « petit » X1 qui n’en a d’ailleurs que le nom car, même pour les gens de chez BMW, il faut s’y reprendre à deux fois pour le différencier extérieurement du X3. Le X1 est devenu une BMW traction dont l’essieu avant peut, avec l’option Xdrive, être épaulé par son homologue postérieur quand les conditions le réclament. Celui de notre essai est une pure traction. Outre certaines petites réactions dans le volant lors de relances appuyées, il n’est pas possible pour le conducteur Lambda de s’en rendre compte, tout du moins dans ces conditions de roulage. Entrée de gamme sur le papier, cette auto en impose avec un niveau d’équipement et une qualité des finitions très relevés. J’ai toutefois regretté le côté inconfortable des sièges qui m’ont procuré une légère douleur dorsale, mais ce n’est pas la première fois que le constate chez ce constructeur. Passage ensuite au X2 dans lequel les repères sont bien évidement très proche du X1 puisqu’ils partagent la même base. Il est cependant plus dynamique, son esthétique est plus tendance, il est le premier petit SUV coupé chez le constructeur bavarois. Mais il est aussi plus dur et donc moins confortable que son alter ego X1 tout en étant moins logeable. Je lui ai préféré son ainé X1 plus polyvalent à mon goût.
En s’installant dans le X4, on change de classe et presque de monde… Beaucoup plus confortable et luxueux, cet exemplaire arbore un équipement pléthorique. Après quelques centaines de mètres seulement, on mesure les progrès réalisés entre les deux générations. Il est aussi dynamique que ses petits frères, les mouvements de caisses sont très bien maîtrisés, mais il le fait dans un confort que ses « petits » frères n’offrent pas. Hyper connecté notamment avec un système de caméra permettant par exemple de vérifier une fois à l’arrêt l’environnement immédiat ou l’espace nécessaire pour l’ouverture des portières. Tout ou presque peut se commander à la voix, mais c’est pourtant une autre caractéristique qui m’a le plus séduit. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour entrer en contact avec une vraie personne qui va vous aider dans pratiquement tous les domaines liés à votre véhicule et à votre trajet en transférant par exemple dans votre GPS l’adresse du meilleur restaurant italien proche de votre itinéraire endéans 30min. Reviendrait-on au contact humain dans ce monde hyper-connecté tout en nous isolant les uns des autres ? Cela va en tous cas dans le sens de la sécurité en laissant le conducteur se concentrer sur la conduite.
Datant déjà de trois ans, le X6 reste le vaisseau amiral de cette flotte. Trop lourd et encombrant à mon goût, il fera le bonheur des clients qui cherchent le compromis entre le luxe et l’image dynamique d’un coupé sportif dans un confort princier.
Je ne me suis que peu préoccupé de la motorisation des différents véhicules essayés, la plupart étant des 2.0i ou 2.0d, sauf pour le X5 et X6 mieux loti de ce point de vue. Aucun ne m’a pourtant semblé sous-motorisée et l’utilisation de la puissance des gros moteurs ne s’est pas faite sentir. Il est aussi étonnant qu’aucun n’ait été proposé en version hybride, prouvant que le temps des motorisations thermiques est loin d’être révolu. La vision de BMW s’oriente clairement vers l’hydrogène, avec la pile à combustible prévue à l’horizon 2030 – 2035, mais uniquement quand le marché le demandera et quand les infrastructures le permettront.
En ce qui concerne les véhicules autonomes, le X4 fait des progrès, mais cela reste uniquement de l’assistance. Les accidents de Tesla aux USA ont marqué un frein, et chez le constructeur Bavarois, cela passera par un risque nettement mieux contrôlé qu’aujourd’hui.
Et puisque dans tout jeu, il faut un gagnant, ma préférence ira à la nouveauté. Le X4 est pour moi le véhicule le plus abouti et le plus polyvalent de sa tribu.
Texte: Christophe Jacques – Photos: BMW