Ce voyage, longtemps imaginé mais jamais réalisé, prend soudain forme après une succession d’événements et aussi après la suggestion d’un ami qui me dit de faire un break et de ne penser à rien d’autre que moi… Soi égoïste et éclate toi, m’avait-il lancé. Chiche !
Le départ
Ça y est, le grand jour est arrivé ! Me voilà dans l’avion qui me mène à Lisbonne où mon road trip va débuter. Cela faisait un moment que l’idée de faire ce périple me trottait dans la tête… Originaire de l’Algarve – la belle région du sud du Portugal connue pour ses magnifiques plages, son climat agréable tout au long de l’année et aussi son excellente nourriture – je connais peu ou mal le reste de mon pays. J’ai bien sûr fait de nombreux passages à Lisbonne, qui est pour moi une des plus belles capitales que j’ai visitées, mais jamais je ne m’étais aventuré plus au nord. Je me souviens pourtant être brièvement passé par Porto lorsque j’avais une dizaine d’année mais comme il pleuvait et faisait nuit je n’en garde aucun souvenir particulier. Ce voyage je l’ai longtemps imaginé au volant d’un petit cabriolet sympa ou au guidon d’une moto, je me voyais descendre toute la côte atlantique portugaise du nord jusqu’au sud, de préférence accompagné de ma compagne, d’un de mes enfants ou d’un ami… Mais ne l’ayant jamais planifié, ce périple tardait à se réaliser. Finalement il aura fallu que la vie m’y amène presque par hasard ou plutôt par un concours de circonstances !
En effet, la raison de cette aventure est liée aux événements récents qui ont jalonné ma vie depuis le début de cette année 2019. Une histoire personnelle surréaliste avec mon ex-compagne, des soucis familiaux et une activité professionnelle par toujours facile m’ont décidé, bien aidé par le conseil d’un ami, à franchir le pas pour faire le grand saut. Bref, j’avais grand besoin d’un break et cette idée de partir seul à l’aventure pour me retrouver tout en découvrant une partie de mes racines me semblait être une des meilleures options qui s’offraient à moi. Le but ? Souffler, me changer les idées et revenir avec des batteries chargées à bloc pour démarrer une nouvelle tranche de vie !
Mon road trip va donc commencer dès mon arrivée à Lisbonne où Zé, mon cousin par alliance, va gentiment me chercher à l’aéroport pour me conduire à Porto Salvo où BMW do Portugal a son quartier général. C’est là que je vais prendre possession d’une superbe R 1250 RT que BMW me met à disposition pour la dizaine de jours que prendra mon road trip, une aubaine ! Le deal est le suivant, je profite de mon périple pour découvrir à la fois la région et la machine, et je partage mes impressions avec mes lecteurs – vous – qui profiteront à leur tour de mon expérience. Ma tâche quotidienne sera donc de faire le compte-rendu de ma journée… avouez qu’il y a pire comme deal !
Une escale chez BMW Portugal
A peine atterri, je reçois un message de mon cousin Zé qui m’attends déjà sur le parking de l’aéroport. Je voyage léger, moto oblige, et comme je n’ai qu’un bagage cabine et un sac à dos, pas de perte de temps en sortant de l’avion. En rejoignant Zé à la sortie du terminal je ressent la douceur de la température de la capitale portugaise… 23 degrés et grand soleil, ça change de notre météo morose. En chemin vers BMW Portugal, je relate les événements de ma vie pour le moins tumultueuse depuis qu’on s’était vus l’été dernier… Sur quoi il conclut que je fais bien de m’offrir ce break de dix jours.
En arrivant chez BMW je rencontre Cristiana, une jeune et jolie portugaise, qui est ma personne de contact. Nos regards se croisent et tout en lui tendant la main pour la saluer, elle me tend la joue comme si nous nous connaissions de longue date… Troubant mais aussi très agréable ! Notre échange le fut tout autant et, après voir été découvrir ma monture au sous-sol, je n’hésite pas à revenir la voir pour lui demander des renseignements complémentaires sur ma R 1250 RT. Ah oui, avec ces émotions qui pour le moins m’ont troublé, j’en oublie presque de vous parler de cette superbe moto dont je vais profiter pendant près de deux semaines !
Ma R 1250 RT est définie tel que le modèle de lancement, soit en bleu foncé avec la selle couleur brun fauve… magnifique! Son équipement est super complet comme toujours avec les exemplaires du parc presse. Elle dispose de presque toutes les options comme par exemple la suspension pilotée, le cruise control, la selle et les pognées chauffantes (pas très utiles au moins de juin), le GPS Garmin (plus très au top), les phares additionnels, la bulle ajustable électriquement, etc. Mais surtout elle dispose de la nouvelle évolution du moteur flat twin qui, en gagnant 50 cm3, hérite de la levée étagée des soupapes d’admission. Une technologie qui permet à la fois de soigner le couple à bas régime comme de favoriser la puissance en haut avec un agrément incomparable à l’usage comme on le verra plus loin.
Bref, je me concentre sur mon voyage et je range mes affaires dans les deux valises de ma RT. Des affaires que j’avais réparties dans des petits sacs de type « organiser » bien pratiques lorsqu’on part en vadrouille et qu’on va à l’essentiel. Comme je l’espérais tout rentre dans les coffres de ma RT et je garde juste mon sac à dos avec quelques affaire légères et mes documents.
Evora, ville médiévale
En route vers Evora, je choisi d’éviter les autoroutes tant que possible mais, suite à un barrage de police, je me retrouve hors des sentiers battus à éviter les bosses et le sable… Finalement c’est la R 1250 GS que j’aurais dû prendre si j’avais su que je devrais faire une spéciale du Dakar ! Si ce petit détour m’aura coûté une bonne demi-heure, il m’a aussi permis de mieux prendre ma monture en main et une fois de retour sur le bitume c’est avec plus de maîtrise et d’assurance que j’ai piloté ma RT, me permettant même quelques pointes de vitesse inavouables ! Ce faisant je parcours de très beaux paysages parsemés de champs d’oliviers où l’herbe jaunie par le soleil contraste avec le ciel bleu profond et les feuilles verdoyantes des oliviers… et de me dire qu’il est beau mon pays natal !
Un constat qui se confirme en arrivant à Evora où je découvre une superbe ville dont la partie ancienne, qui date de l’époque médiévale – et même de l’époque romaine comme en témoigne des ruines – est ceinturée par une muraille. L’avantage de la moto c’est que je peux accéder au centre ville et me garer juste devant l’auberge de jeunesse où j’ai réservé une chambre, sympa ! Les gens sont tous très aimables et je pars faire une ballade à pied à la découverte de cette ville estudiantine qui accueille désormais des nombreuses facultés universitaires. Fondée par le peuple romain, Evora a été la place forte en Alentejo à l’origine de la formation d’un nouveau royaume du Portugal pendant la reconquête chrétienne de la péninsule au 12ème siècle. Elle fut aussi habitée par les rois portugais à l’époque des découvertes maritime qui ont fait connaître la Guinée, l’Ethiopie, l’Arabie ou encore les Indes. Je sillonne les ruelles, découvre des monuments et profite du soleil encore chaud en cette fin d’après-midi. Ce faisant la fatigue de cette première journée s’installe doucement et je rejoins mon hôtel avant de repartir dîner. Ma première journée de mon aventure s’achève sur une note des plus positives… il se fait tard, je termine ce post et une nuit de sommeil réparateur m’attend, j’ai déjà hâte d’être demain !