La 4C est à Alfa Romeo ce que l’Elise est à Lotus, soit un engin où le plaisir des sens est le leitmotiv. Et en toute logique, après le coupé disponible depuis 2015, Alfa nous propose aujourd’hui le Spider pour encore plus de sensations au grand air.
Après l’exclusive 8C qui avait pour tâche de donner un nouvel élan stylistique à la marque de Milan, la 4C poursuit dans cette voie avec un souci de modernisme et de haute technologie permettant d’asseoir les compétences des futurs produits Alfa Romeo. Car si la 8C se résumait à une base châssis Maserati dotée d’un moteur Ferrari, le tout habillé d’une robe de diva ; la 4C revendique une conception qui lui est propre avec un moteur maison et une coque en carbone digne des meilleures supercars !
Bella macchina
Technologie rare et encore élitiste, la construction en fibre de carbone, gage de légèreté et de rigidité, permet de passer d’une carrosserie fermée à ouverte avec peu de modifications techniques. En effet, cette coque carbone, désignée en anglais par le terme « carbon tub », représente une véritable « baignoire » ouverte où l’on fixe simplement un arceau et un toit pour former la structure supérieure du véhicule. A partir de là, on comprendra que le passage à la configuration Spider ait peu d’influence sur la rigidité et le poids du véhicule (+45 kg) et que son comportement routier n’en soit pas affecté. Cela profite également au look du Spider dont l’esthétique, quasiment inchangée par rapport au coupé, est carrément craquante !
La beauté de ses formes et la sonorité de son moteur font tourner les têtes comme des girouettes !
Basse, courte et large, ses proportions de petite barquette de compétition, la beauté de ses formes et la sonorité de son moteur font tourner les têtes comme des girouettes ! Hormis son toit souple démontable, le Spider se démarque du coupé par ses optiques avant englobées sous des coupoles comme à la belle époque… Un élément que devrait reprendre le coupé tant les phares « multi-lentilles » des premiers modèles avaient divisé les adeptes de la marque.
Cuore Sportivo
Une véritable Alfa Romeo c’est une belle ligne mais aussi un moteur digne de son nom, chose qui avait disparu avec les longues « années diesel » que nous venons de traverser. Mais voilà le fameux « 1750 » de retour et, comme pour se faire pardonner son absence, il se dote des dernières technologies comme l’injection directe et le turbo. Etrenné par la Giulietta depuis bientôt 3 ans, il développe une puissance respectable et surtout un couple généreux qui procure à la légère 4C des reprises et des accélérations réjouissantes. Positionné juste derrière son conducteur et accouplé exclusivement à la boîte automatique à double embrayage TCT « made by Fiat Powertrain Technologies», il octroie un équilibre des masses optimal. Vu son gabarit, l’installation à bord de la 4C requiert une certaine souplesse et donne accès à un cockpit minimaliste.
On découvre les ailes avant à travers son pare-brise enveloppant à la façon des protos du Mans… Ambiance course !
A son volant, on découvre les ailes avant à travers son pare-brise plongeant et enveloppant à la façon des protos du Mans… Ambiance course ! Cela est encore renforcé par la coque carbone dont les longerons visibles laissent apparaître la fameuse fibre pour le plus grand plaisir des yeux. Effet garanti ! Le combiné d’instrument 100% digital fait face au conducteur et ne communique que le stric minimum pour plus de concentration, exit l’ordinateur de bord ou le système multimédia qui se limite à un simple autoradio que je n’ai même pas allumé tant il y avait plus important à faire… Apparemment il aurait la fonction Bluetooth, soit !
Pure et dure
Minimaliste est un qualificatif qui colle bien aux sièges dont la fermeté n’a d’égal que celle des suspensions. Idem pour la direction non assistée, dure au possible à l’arrêt, mais qui s’allège avec la vitesse. Vraisemblablement, insonorisation et confort sont des mots qui ne figurent pas au dictionnaire du constructeur milanais… Ces remarques, qui sont autant de défauts pour une voiture lambda, se transforment ici en qualités tant elles renvoient aux essentiels de la conduite, voire du pilotage automobile. Car décider de prendre le volant d’une 4C c’est décider de la piloter pour un maximum de sensations.
Prendre le volant d’une 4C c’est décider de la piloter pour un maximum de sensations…
Sa direction, directe et vive au possible, communique toutes les ondulations et aspérités du macadam, au point que sur petite route il faut bien agripper son volant pour la garder sur la bonne trajectoire. L’équilibre et l’agilité de son comportement sont bien aidés par un train avant mordant et un freinage puissant et endurant. On regrettera juste l’indisponibilité d’une boîte manuelle qui aurait davantage permis de faire corps avec cette mécanique… l’avancée technologie n’étant pas toujours en phase avec les sensations pures ! Bref, je ne vous mentirai pas en prétendant que cette 4C Spider est parfaite. Non, elle ne l’est pas, loin de là, mais ses petits défauts participent à son caractère bien trempé, à son identité de belle italienne capricieuse et délicieuse à la fois.