Voyage en Italie en Tesla Model S

Une virée à deux c’est toujours un moment imprégné de magie… Et quand elle se combine avec un événement exceptionnel, on se retrouve alors projeté hors du temps l’espace d’un week-end.

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En l’occurrence ici tout se joue sur un pari, celui de relier le Luxembourg au lac de Côme pour assister au concours d’élégance automobile de la Villa d’Este. Le tout à bord d’une voiture électrique – une Tesla Model S – sans que cela soit plus long ou plus fastidieux qu’avec un véhicule thermique classique…

C’est parti!

Au milieu de la nuit, en catimini, nous voilà partis pour Côme dans un silence monacal comme seules les voitures électriques savent le faire, c’est déjà magique ! Nos batteries sont chargées à bloc… tout comme celle de la voiture qui annonce 484 km d’autonomie. Côme est à 600 km et notre système de navigation indique sur notre route le supercharger Tesla de Lucerne auquel il faudra s’arrêter pour notre seul ravitaillement du voyage. Avanti !

trajetC’est les yeux rivés sur le niveau de charge de la batterie que les premiers kilomètres défilent avec une certaine appréhension. La batterie va-t-elle se décharger plus vite que prévu ? Combien allons-nous perdre en autonomie si on branche la climatisation ? Devons-nous ralentir en montée pour préserver nos batteries ? Mais rien de tout cela n’arrive ! On se surprend à oublier que l’on roule à l’électrique pour profiter pleinement du confort, de l’écran multimédia, de la climatisation et on se détend grâce à la fonction « autopilote ». Avec elle, la voiture contrôle sa vitesse bien sûr, mais reste aussi dans sa voie de roulage. On enclenche le clignotant et la voiture déboite pour doubler le camion qui nous précède, puis se rabat sur la voie de droite. On n’a pourtant pas touché le volant… magique ! Mais le système a  ses limites, perturbé par un panneau de signalisation français inconnu, voyant double les lignes au sol des travaux en Suisse, la voiture se cherche un avenir en louvoyant, freine puis se ravise…

Moralité : le conducteur doit toujours rester maitre à bord car c’est lui le seul responsable des manœuvres !

Un déjeuner pour recharger nos batteries…

time chargerArrivés à Lucerne vers midi, il nous reste 25% de charge sur la batterie, on est large. Le temps d’un petit repas en amoureux au bord du lac, la batterie est déjà rechargée au-delà de ce qu’il ne faut pour atteindre Côme, même avec la climatisation branchée, et gratuitement en prime ! Quelques massifs helvètes plus loin, le lac de Côme se découvre enfin à nous… On y admire ses Rivas au bord de la Villa d’Este. Des voitures de folies s’offrent aux yeux des autochtones et des touristes en frôlant dans les ruelles des villages à flanc de collines. A bord de notre carrosse électrique nous ne passons pas inaperçus pour autant, les passants s’arrêtent, nous dévisagent et s’interrogent sur cette voiture americano… Nous nous prêtons volontiers au jeu de la pose pour les photos avec style pendant qu’un élégant quinqua, promenant son cavallino rampante, nous snobe en faisant mine de ne pas nous voir !

Sur le parking de l’hôtel, toisée par une Rolls-Royce Flying Lady, notre « modeste » Model S lui donne la réplique en passant sous son nez dans un silence total pour aller se brancher au chargeur Tesla de l’hôtel. Il restait 60% de charge sur la batterie.

Vue lac

Au terme de notre périple, nous avons tenu notre pari ! Le voyage n’a à aucun moment été pénalisé par la propulsion électrique. A la vitesse légale sur autoroute, avec la climatisation, dans les montagnes comme les vallées, nous avons roulé tout naturellement. La recharge à Lucerne s’est faite pendant le repas de midi. La durée du voyage a été exactement la même qu’avec un véhicule thermique. Après tout ça, nous avons bien mérité un Campari allegretto – ma non troppo – avec vue sur le lac. Le lendemain matin c’est l’ouverture du concours d’élégance de la villa d’Este, une autre facette de cet univers passionnant qu’est l’automobile. Qui sait, dans 100 ans une Model S y sera peut-être exposée comme prêtresse à son époque d’un mode de mobilité antinomique ?

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Rolls-Royce Sweptail présentée au concours d’élégance Vila d’Este. Un exemplaire unique, construit sur quatre ans et dont la valeur pourrait dépasser les 11 millions d’euros…

Note: Un petit appel de phare à Lilicub que vous aurez probablement reconnu pour l’inspiration de cet article tiré de sa chanson « Voyage en Italie ».

Texte: Bruno Magal – Photos: Bruno Magal, Tesla